CGT

Assurance chômage et retraites : deux réformes qui font très mal aux seniors (Tue, 21 Mar 2023)
Pas en emploi après 60 ans, encore moins entre 62 et 64 ans : les seniors au chômage prennent de plein fouet la réforme des retraites. Prenez la réforme de l’assurance-chômage qui entraîne une baisse des allocations de retour à l’emploi (ARE), réduit de 25% le nombre de mois indemnisés, et va donc pousser certains seniors vers le RSA. Ajoutez le recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, et vous augmentez mécaniquement le nombre de seniors pauvres, piégés dans un sas de précarité de plus en plus long.  Pas assez vieux pour prétendre à la retraite, ils.elles risquent de se retrouver coincé.es entre la fin de leurs droits aux ARE (avec le risque de ne pas valider leurs trimestres), et le début de la retraite. Pire encore si ce sont des femmes : une récente étude de l’Unedic montre que les différences d’indemnisation chômage entre hommes et femmes sont exacerbées chez les seniors : de 140 euros chez les moins de 50 ans, elle bondit à 458 euros pour les 55-61 ans !   Et pourtant, lorsqu’elles ont plus de 55 ans, les femmes sont plus souvent au chômage que les hommes (54%). Cercle vicieux C’est un cercle vicieux : les inégalités salariales hommes-femmes se retrouvent forcément dans le niveau de l’indemnisation chômage si elles se retrouvent sans emploi, et in fine, sur le niveau de leur pension de retraite. Et pour couronner le tout, elles doivent, plus souvent que les hommes, attendre 67 ans pour avoir une retraite à taux plein. « Le cumul de ces deux réformes, c’est la double peine !, s’insurge Denis Gravouil, membre de la direction de la CGT. On va pousser des gens dans des sas de précarité : pas en emploi après 60 ans, ils le seront encore moins entre 62 et 64 ans », calcule-t-il en toute évidence.  Selon les chiffres de la Dares (rattachée au ministère du Travail), 56% seulement des 55-64 ans sont en emploi, un taux inférieur à celui de la moyenne de l'Union européenne (il est de 60,5%). En France, à 60 ans, seul un actif sur deux est encore en activité, l’autre moitié se répartissant entre chômage et invalidité.  Aujourd’hui, 75 000 personnes bénéficient en France du système de maintien des droits au chômage au-delà de 62 ans, selon certaines conditions de carrière. Cette protection des seniors de plus de 62 ans au chômage va-t-elle tomber elle aussi ? Le 11 janvier, au lendemain de la présentation de sa réforme des retraites, Elisabeth Borne avait annoncé sa volonté de revoir les bornes de l’assurance chômage à cause… du recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans. Cumulées, la réforme de l’assurance chômage en vigueur depuis février 2023 et la réforme des retraites contre laquelle la CGT se battra jusqu’au bout, pénalisent donc particulièrement les femmes, les seniors et les précaires. 
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Les luttes pour des salaires décents se multiplient (Mon, 20 Mar 2023)
Le travail ne suffit plus pour vivre décemment Traditionnellement, dans le secteur privé, les négociations obligatoires annuelles (NAO) se poursuivent en début d’année civile.   La révolte qui gronde en France à propos de la réforme des retraites vient potentialiser les luttes engagées depuis maintenant plusieurs mois en faveur de l’augmentation du pouvoir d’achat. Alors que les profits boursiers culminent à des sommes record (les bénéfices cumulés des entreprises du CAC 40 atteignent 142 milliards d’euros en 2022, et les dividendes versés aux actionnaires 80 milliards), certain·es salarié·es· ne gagnent pas assez pour se loger, pour se nourrir. Ils en arrivent à des situations extrêmes, comme dormir dans leur voiture, ou se nourrir grâce aux banques alimentaires. Les salaires ne suffisent plus pour vivre décemment. De plus en plus, les travailleur·euses se précarisent. Mais les salarié·es ne baissent pas les bras, et partout en France, les luttes paient !  C’est le cas chez Findus à Boulogne-sur-Mer, où des débrayages quotidiens massifs de deux heures pendant une semaine ont permis d’obtenir une moyenne de 7 % d’augmentation. À Angers, 4 jours et demi de luttes ont fait céder la direction d’Eolane, une usine qui fabrique des cartes électroniques à forte valeur ajoutée. 120 euros d’augmentation ont été obtenus pour tou·tes les salarié·es au niveau du SMIC, et des augmentations progressives en fonction du salaire pour tous les autres, ainsi que le paiement de deux jours de grèves.  En janvier, une grève éclair chez Spontex à Beauvais a elle aussi permis d’obtenir 6 % d’augmentation de salaire entre janvier et juillet 2023, et le versement de 1000 euros de la prime valeur ajoutée, le tout grâce à 4 heures de grève par équipe. À la fonderie Lorraine ZF-Voit (Moselle), la mobilisation de 90 % des 400 salariés a débouché, après deux jours de grève, sur une augmentation de 150 euros bruts d’augmentation et une prime de 1 500 euros. Encore une victoire éclair obtenue grâce à une grève massive. Les luttes victorieuses grâce à la mobilisation syndicale Ces exemples, encourageants, montrent qu’il ne faut rien lâcher. Face à des patrons obsédés par le profit et par la rémunération de leurs actionnaires, les travailleur·euses peuvent compter sur la force de la lutte collective pour obtenir la reconnaissance et la satisfaction de leurs revendications. À l’origine des profits réalisés se trouvent celles et ceux qui produisent de la richesse par la force de leur travail. Toutes les revendications parlent du vécu quotidien des salarié·es, qu’elles concernent la retraite, l’augmentation des salaires ou encore la reconnaissance de la pénibilité… « La massification de la mobilisation élargit le rapport de force et renforce le pouvoir des travailleur·euses », analyse Boris Plazzi, secrétaire confédéral CGT  Pour vivre décemment grâce à son salaire, il faut continuer à se battre pour :  le SMIC à 2000 euros, la révision des minimas des branches professionnelles, avec aucun minima en dessous du SMIC, l’instauration de l’échelle mobile des salaires, c’est-à-dire l’indexation de tous les salaires sur l’inflation.
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La majorité populaire vote contre la réforme des retraites, la lutte continue ! (Sun, 19 Mar 2023)
L’impulsion de la rue et de l’unité syndicale est telle qu’Emmanuel Macron n’aurait pas eu la majorité pour voter sa réforme des retraites. Le recours au 49.3 révèle un énième désaveu et le succès de la mobilisation populaire.  « La France traverse une crise parlementaire et politique majeure, et évidemment que la puissante mobilisation sociale depuis deux mois a énormément pesé sur les positions des députés. Ils ont bien compris combien le monde du travail et la majorité populaire rejettent cette réforme des retraites brutale et injuste », résume Nathalie Verdeil, secrétaire confédérale de la CGT.  Depuis les premières manifestations du 19 janvier, des millions de personnes ont défilé sans relâche et dans le calme, semaines après semaines, un peu partout en France. Démontrant leur farouche opposition au projet de réforme qui décale l’âge de départ à la retraite à 64 ans, fait fi des carrières longues, de la pénibilité au travail, de la précarité des seniors, de l’inégalité hommes-femmes…   Et si tous les salarié.es ne sont pas inscrits dans la grève reconductible, essentiellement pour des raisons financières, le soutien du monde du travail et de la population est là. Ce week-end encore, et avant la nouvelle journée de mobilisation du 23 mars, des rassemblements citoyens se sont formés à Paris et en régions.  Devant la lutte déterminée du monde du travail, de la jeunesse, des retraités, des familles entières, dans le cadre d’une intersyndicale solide, Emmanuel Macron et Elisabeth Borne n’ont pas pu obtenir une majorité à l’Assemblée nationale pour une réforme si contestée et contestable.  Pourtant, il suffisait d’ouvrir les yeux, de regarder défiler la rue dans de si nombreuses villes, d’analyser les sondages, de compter le nombre de signataires de la pétition intersyndicale en ligne (près d’1,2 million à ce jour), de ne pas rester sourd à la contestation et de ne pas refuser le dialogue avec les organisations syndicales. Bref, d’écouter les citoyens.  95% des travailleurs.euses sont hostiles à la réforme. Et au lendemain du refus du gouvernement de soumettre le texte au vote en recourant à l’article 49.3 de la Constitution, la majorité de la population, elle, vote contre : 65% des citoyens sont favorables à la poursuite du mouvement (sondage Harris Interactive pour RTL du 17 mars). Le rejet de la réforme reste majoritaire.  « Quand on ne veut pas aller au vote, il y a des risques démocratiques et aujourd’hui, le couple exécutif se retrouve pris au piège », constate Nathalie Verdeil. Consultation, RIP  La CGT s’est toujours dite favorable à une consultation citoyenne sur la réforme des retraites. Si c’est un référendum d’initiative partagée (RIP) proposant l’abandon du texte, il faut que 185 parlementaires le demandent, puis le processus dure neuf mois et il faut au minimum 4,8 millions de signatures (10% du corps électoral). Mais c’est jouable. En attendant, le combat commun continue, la majorité de la population nous soutient. Rendez-vous jeudi 23 mars pour montrer notre détermination. La forte mobilisation doit contraindre l’exécutif à ne pas appliquer sa réforme adoptée au mépris des principes démocratiques, et massivement rejetée.
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La lutte continue : amplifions les mobilisations et les grèves ! (Thu, 16 Mar 2023)
Des millions de manifestant.e.s et 95% des travailleurs hostiles à la réforme des retraites, malgré cela le gouvernement est resté sourd et déclenche le 49.3 Le 15 mars, alors que la commission mixte paritaire (CMP), qui se compose de 7 députés et 7 sénateurs, s'était réunie afin d'aboutir à un texte commun, nous étions plus de 1,5 million à battre le pavé pour dire non à la réforme des retraites profondément injuste, injustifiée et injustifiable. Le lendemain, jeudi 16 mars, les organisations syndicales s'étaient données rendez-vous devant l'Assemblée nationale avant le vote de la réforme pour rappeler la représentation nationale à ses responsabilités envers leurs électeurs mobilisés depuis plusieurs semaines contre ce projet.  Le gouvernement a répondu à cette immense mobilisation populaire par le déni démocratique ! Alors qu'elle se savait coincée sans majorité pour voter ce projet de loi, la Première ministre a décidé de déclencher l'article 49.3 de la constitution qui engage la responsabilité du gouvernement et met ainsi fin au débat démocratique qui n'aura jamais eu lieu à l'Assemblée nationale. Au parlement, tout au long de l’examen du texte de loi, le gouvernement a fait le choix du passage en force : avec des procédures accélérées, refusant de passer au vote sur les amendements, pressions sur les élus.es ou les groupes, concessions à la droite. Aux travailleurs, le gouvernement et le patronat ont répondu par la répression : réquisitions des grévistes, interventions policières sur les occupations de lieux de travail, arrestations, intimidations, mise en cause du droit de grève. Ce que la CGT dénonçait comme injuste, hier, l’est encore plus aujourd’hui et cela ne peut que nous encourager à amplifier les mobilisations et les grèves, la lutte continue ! Forte du soutien de la grande majorité de la population, mobilisée depuis des semaines, l’intersyndicale continue à exiger le retrait de cette réforme, en toute indépendance, dans des actions calmes et déterminées. Elle décide de poursuivre la mobilisation et appelle à des rassemblements syndicaux de proximité ce week-end et à une nouvelle grande journée de grèves et de manifestations le jeudi 23 mars prochain.
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Le coût des catastrophes climatiques (Wed, 15 Mar 2023)
Les catastrophes climatiques ont coûté en 2022 10 milliards d’euros, bien plus que sur la période 2017-2021, et un record depuis 1999. 6,4 milliards d’euros pour la grêle et les tempêtes ; 2,4 milliards d’euros pour la sécheresse, en particulier les dommages faits aux bâtiments. 1,2 milliards pour les sinistres sur les récoltes, les inondations et les feux de forêt. Les assureurs prévoient que ces dépenses atteignent 140 milliards d’euros cumulés sur les trente prochaines années. C’est plus que le budget annuel de la justice et les impacts sont concrets sur la vie de tous les jours. Le gel et la grêle ravagent les vergers, il y a moins de fruits pour les consommateurs, et ils sont plus chers. La sécheresse ruine les cultures : 2022 a par exemple été la pire année depuis 27 ans en termes de récolte de pommes de terre de conservation. Sans eau, les céréales et les légumes poussent moins et leurs prix augmentent. L’élevage est aussi impacté. Le niveau des nappes phréatiques est trop bas, avec la probabilité de restrictions et de coupures d’eau. “Le réchauffement climatique a des conséquences immédiates sur notre souveraineté alimentaire” constate Véronique Martin, élue du bureau confédéral chargée des questions sur l'environnement. “Les années d'inactions des gouvernements sur le réchauffement climatique et l’environnement commencent à peser sur le plan financier et sur nos ressources naturelles et agricoles. Il est nécessaire de changer de direction de toute urgence.” Le coût de l’inaction et du manque d’adaptation L’accélération des épisodes climatiques (gel, tempête, sécheresse, etc.) résulte directement de l’inaction des gouvernements depuis plus de 20 ans. Ils n’ont pas fait assez contre le réchauffement climatique. Il faut désormais le contenir et se donner les moyens d’atténuer le choc. Les entreprises, en particulier les plus grosses, doivent modifier leurs moyens de production et réduire leurs impacts environnementaux au lieu de se contenter de greenwashing. Le retard est abyssal dans la rénovation thermique des bâtiments tertiaires ( 7% des émissions de GES), comme dans la modernisation des outils de production, (industrie = 19% des émissions de GES). Pourtant, les dividendes des groupes du CAC 40 explosent, chacun ses priorités… La réponse aux catastrophes climatiques passe par des services publics ayant les moyens d’assurer leurs missions, que ce soit dans les transports, l’énergie et l’aménagement du territoire. Face aux incendies de cet été, le manque de moyens était criant, de l’ONF aux sapeurs-pompiers, en passant par le ministère  de l’Agriculture et Météo-France. Bilan : plus de 71.000 hectares de forêts réduits en cendres et plus de 40 000 personnes évacuées, des centaines de millions d’euros de dégâts…   L’État pousse à l’économie dans les services publics et le retour de flammes est très coûteux. 
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Abandon de poste et présomption de démission (Tue, 14 Mar 2023)
L'abandon de poste était jusque lors sanctionné d'un licenciement et permettait d'ouvrir des droits.  Cependant, dans la droite ligne de la casse du système social orchestrée par le gouvernement, la loi sur le marché du travail prévoit que l’abandon de poste sera assimilé à une démission sans possibilité d’accéder à des indemnités chômage. Les salarié·es abandonnent plus fréquemment leur CDI dans  le commerce, le transport et l’entreposage. Dans certaines entreprises, pour des salarié.es parfois en grande souffrance, exposé.es à des risques pour leur santé, harcelé.es, méprisé.es, l’abandon de poste constitue parfois la seule solution, quand les autres pistes (amélioration de la situation, rupture conventionnelle acceptée par l’employeur, licenciement pour inaptitude,…) sont impossibles.   L’argument du gouvernement  qui suggère que les chômeurs et les chômeuses seraient des fainéants qui se la coulent douce ne tient pas. Une étude de la DARES indique que 70 % des licenciements pour faute grave ou lourde sont motivés par un abandon de poste et que 37 % des salarié·es ayant abandonné leur CDI « accèdent au moins une fois à un nouvel emploi dans les trois mois » dont un tiers en CDI. Enfin, « Les individus abandonnant leur CDI ont moins recours à l'assurance-chômage que ceux mettant fin à leur CDI par une rupture conventionnelle  » , souligne la Dares. Un peu plus de la moitié s'est en effet inscrit à Pôle emploi, contre 73 % après une rupture conventionnelle. Cette mesure idéologique injuste permettra finalement de réaliser des économies sur le dos des chômeuses et chômeurs.   « Tout le monde pourra être présumé démissionnaire. Il n'y a pas de critère d'exception, comme le harcèlement au travail ou les raisons de santé” remarque Denis Gravouil, membre de la commission exécutive confédérale de la CGT, en charge du dossier emploi/chômage. “La conséquence va être de contraindre des salarié.es à rester en poste à tout prix, les plaçant parfois en grand danger, avec des conséquences potentiellement dramatiques sur leur santé et leur intégrité.” Le garde-fou qui prévoit que le salarié qui conteste la rupture de son contrat de travail pourrait saisir le conseil de prud'hommes qui aurait un mois pour statuer au fond à compter de sa saisine est illusoire. Il n’est pas à démontrer que les prud'hommes sont débordés. Enfin, le projet de décret présenté aux partenaires sociaux reste encore juridiquement très flou, ce qui n’exclut pas qu’il soit remis en cause au Conseil d’Etat. La CGT s'oppose à cette nouvelle contre-réforme de destruction de l’assurance chômage et revendique un vrai droit aux allocations chômages pour toutes et tous, dans le cadre d’une nouvelle sécurité sociale professionnelle. 
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Partage de la valeur : la CGT n’est pas signataire de l’ANI (Mon, 13 Mar 2023)
Le partage de la valeur passe par l’augmentation des salaires Alors que les salarié·es subissent de plein fouet une inflation supérieure à 10 % qui s’installe, notamment sur les produits essentiels, la question du partage de la valeur ne peut pas être restreinte à la seule question des primes. Cette négociation aurait dû être l’occasion de négocier plus largement la question des salaires. « Nous ne sommes pas contre la généralisation de l’intéressement et de la participation explique Boris Plazzi, secrétaire confédéral. Mais nous avions mis en préalable à toute négociation la question des salaires socialisés » La négociation de l’ANI était en effet l’occasion de discuter de points fondamentaux tels que le montant du smic, les augmentations de salaires, l’égalité professionnelle femmes hommes, les minima de branches - la plupart des branches professionnelles ont un départ de grille en dessous du smic sur plusieurs niveau de qualification. L’objectif étant d’inscrire ces différents points dans la loi - l’ANI ayant en effet pour vocation d’être transposée dans la loi - plutôt que de les laisser au bon vouloir des négociateurs concernés. Le patronat toujours plus gourmand Pendant que le débat public vit des moments importants à propos du financement du système de retraite et de protection sociale, le patronat, lui, durcit ses exigences en matière d’exonérations fiscale et sociale. Lors des négociations, il a en effet tenté, une fois de plus, de diminuer le forfait social - une cotisation patronale basée sur des rémunérations directes ou indirectes non soumises aux cotisations sociales qui finance la protection sociale. Pire : alors que le partage de la valeur est supposé compenser les effets de l’inflation sur le porte-monnaie des travailleur·euses, les négociateurs ont acté le fait que la prime de partage de la valeur pourrait aussi être versée sur un plan d’épargne retraite individuel ou collectif. C’est entrer directement dans un système de retraite par capitalisation, individualisé, où chacun cotise pour soi et non pas pour le collectif, avec tous les risques que cela comporte pour l’épargne des salariés.es. Pour la CGT, les priorités en matière de salaire n’ont pas changé ! Le smic à 2000 euros Le retour à l’échelle mobile des salaires, un mécanisme d’indexation de tous les salaires sur les prix Une réelle égalité entre les femmes et les hommes avec des sanctions fortes en cas de non-respect.
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Le naufrage du traitement judiciaire des accidents de travail (Sun, 12 Mar 2023)
La France détient pour l’année 2019 le triste record du plus important ratio d’accidents mortels en Europe. Deux salarié.es décèdent au travail chaque jour, sans compter les victimes des maladies professionnelles et des accidents de trajet. Dans un rapport publié au mois de décembre 2022, la Cour des Comptes constate que « Globalement, les conditions de travail ne s'améliorent pas » et même que « certains risques retrouvent leur niveau de 2005, après une amélioration enregistrée de 2005 à 2013 ». Face à cette dégradation terrible pour les salarié-e-s, les agent.es de l’inspection du travail,de certains départements ont recensé les suites réservées à leurs procédures pénales en matière d’accident et de sécurité au travail. En Seine-Saint-Denis, par exemple, le résultat est édifiant … Sur 150 procès-verbaux dressés entre 2014 et 2020 et dont les suites sont connues, seuls 43 ont fait ou vont faire l’objet d’une audience devant le tribunal correctionnel. Sept autres ont fait l’objet d’une ordonnance pénale ou d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Soit tout juste un tiers. Un second tiers a fait l’objet d’un classement sans suite. Quant au dernier tiers, ce sont des procédures pour lesquelles une enquête de police est « toujours en cours », souvent plus de quatre ans après la verbalisation. Près des deux tiers des entreprises du 93 verbalisées ne subissent aucune conséquence. Lorsque l’affaire est poursuivie par le tribunal, il faut compter en moyenne 4 ans entre la transmission du procès-verbal par l’inspection du travail au Procureur de la République et une éventuelle date d’audience. Le SNTEFP CGT  (travail, emploi, formation professionnelle) alerte sur cet état des lieux, qui n’est malheureusement pas cantonné à un département “Quel peut être l’effet dissuasif d’une condamnation qui intervient 4 ans après les faits ?  Et que dire de la situation des victimes d’accident du travail et de leurs familles pendant ces 4 longues années d’attente ? “ interroge Simon Picou, secrétaire national du syndicat CGT TEFP. Les victimes restent seules avec leurs blessures pendant plusieurs années sans aucune information sur les éventuelles suites judiciaires. Sans compter que l’audience devant le tribunal correctionnel n’est pas synonyme d’une sanction dissuasive, loin s’en faut. La CGT revendique : La mise à disposition des effectifs et des moyens nécessaires à l’inspection du travail et aux organismes de prévention pour l’amélioration des conditions de travail des salarié.es. Une véritable politique pénale contre la délinquance patronale en matière de santé et de sécurité au travail doit voir le jour. Des moyens nécessaires à sa mise en œuvre fournis aux tribunaux.
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Hausse des prix : ce sont les consommateur.rices qui paient ! (Thu, 09 Mar 2023)
Hausse des prix, hausse des profits Pendant ce temps, les profits de grands groupes agro-alimentaires n’en finissent pas de grimper. D’après l’INSEE, l’excédent brut d’exploitation sur la valeur ajoutée pour ces entreprises a atteint + 44,7 % en 2022, soit son plus haut niveau depuis 15 ans. Les revenus liés à la vente de produits de grande consommation (alimentation et produits de première nécessité) ont augmenté de + 8,6 % en un an alors que les volumes de vente ont baissé de 5 % ! La hausse des prix des produits frais a atteint plus de 30 % sur la même période. Une chose est sûre : les groupes ont tous augmenté leur chiffre d’affaires grâce à la hausse des prix. Aides privilégiées pour l’industrie agro-alimentaire L’annonce, au Salon de l’agriculture, d’un plan d’aide de 500 millions pour l’industrie alimentaire (en plus de France Relance 2030) va bénéficier aux grands groupes et renforcera la concentration. Combien de PME, prises à la gorge par la grande distribution, seront obligées de mettre la clé sous la porte, ou d’accepter d’être rachetées ? « Cela renforce le rapport de force des grands groupes au détriment des PME et va à l’encontre d’une relocalisation de la production, plus propice à l’environnement » insiste Jocelyne Hacquemand, secrétaire de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière CGT. Que fait le gouvernement ? Au lieu de contraindre les industriels à brider leurs prix, de décider d’un encadrement des prix, il ménage l’industrie agro-alimentaire et la grande distribution, en proposant des lois (EGalim 1, 2 et EGalim 3 en cours, sur proposition de Renaissance). Ces lois protègent les intérêts des industriels au lieu de protéger ceux des consommateur·rices et ne règlent rien en matière de pouvoir d’achat. Les négociations commerciales vont se traduire par une inflation prévue entre 8 % et 10 % ; le panier anti-inflation est laissé au libre arbitre des enseignes de grande distribution. Résultat : d’après une étude UFC-Que Choisir, on y retrouve des produits bas de gamme, nutritionnellement mauvais. Face à toutes ces mesures qui vont à l’encontre du pouvoir d’achat, la CGT réclame l’augmentation des salaires avec un smic à 2000 euros, un encadrement des prix et la suppression de la TVA, au minimum sur les produits de première nécessité.
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Retraite : une mobilisation exceptionnelle qui en appelle d'autres jusqu'au retrait de la réforme (Wed, 08 Mar 2023)
Depuis plusieurs semaines, la population se mobilise massivement contre la réforme des retraites. L’intersyndicale a appelé à mettre la France à l’arrêt le 7 mars forte du soutien des 3/4 de la population et de 94% des actifs qui refusent le recul de l’âge légal de départ à 64 ans et l’allongement de la durée de cotisations. Le 7 mars, ce sont  3,5 millions de personnes se sont mobilisées, par la grève et/ou la manifestation. Malgré le succès populaire des mobilisations conduites par une intersyndicale unie, elles n’ont reçu aucune réponse de la part du gouvernement. Le silence du président de la République constitue un grave problème démocratique qui conduit immanquablement à une situation qui pourrait devenir explosive.  Et ce, alors même que le gouvernement préfère répondre aux injonctions du patronat. Des moyens existent pour répondre aux revendications que nous portons, pour une retraite à 60 ans, le smic à 2000 euros, la revalorisation des pensions… 8 mars : une mobilisation d'ampleur À l'occasion de la journée internationale de lutte pour les droits de femmes, plusieurs centaines de milliers de manifestant·es se sont retrouvé·es dans plus de 200 lieux de manifestations ou d’initiatives organisées sur tout le territoire français pour dénoncer l’injustice sociale majeure de cette réforme des retraites. Avec des salaires inférieurs de 25% à celui des hommes, des temps partiels subis, des carrières hachées, un plafond de verre imposé, l’impact d’un recul de deux années de l’âge légal de départ à la retraite serait encore plus lourd pour les femmes. Les femmes perçoivent des pensions inférieures de 40% à celles des hommes. Ce sont 4 femmes sur 10 qui partent en retraite avec une pension incomplète amenant à ce qu’elles soient deux fois plus nombreuses à subir une décote de leur pension ou à travailler jusqu'à 67 ans. Le gouvernement a beau essayé de communiquer sur des mesurettes, la population n’est pas dupe, à chaque journée de mobilisation, les salariés, les retraités, les jeunes, les privés d’emplois le démontrent dans les entreprises, les services et la rue. Nouvelle journée de mobilisation le samedi 11 mars Au-delà de cette journée de mobilisation, déjà dans de nombreuses entreprises la reconduction de la grève et de la mobilisation sous toutes les formes a été décidée. C’est le cas dans de très nombreux secteurs comme : les transports, l’énergie, les cheminots, les portuaires et dockers, dans l’audiovisuel public, dans l’agroalimentaire comme chez Carambar, la Seita, Volvic… qui reconduisent avec une 1h de grève par jour et par poste,  chez Déliplanète où les salariés ont décidé d’allumer les fours avec 30 minutes de retard chaque jour, dans la métallurgie comme chez Industriel dans la Loire, les salariés ont décidé d’un débrayage de 2 heures 1 jour sur deux pour chaque équipe jusqu’à la fin de la semaine, chez Aubert Duval 2h à 3 heures par jour dans la chimie chez Praxaire en Ariège plusieurs heures de grève par jour… L’intersyndicale appelle à une nouvelle mobilisation interprofessionnelle ce samedi 11 mars puis dès la semaine prochaine, à une journée de manifestations et de grève, le jour de la commission mixte paritaire, le 15 mars, moment important du calendrier parlementaire. La CGT appelle l’ensemble de ses syndicats avec les salarié.e.s à amplifier la mobilisation et à reconduire la grève. Jusqu’à la victoire… toujours ! Elle appelle toute la population à continuer la mobilisation et les actions, encore plus massivement pour dire non à cette réforme injuste et brutale. Accéder au site Info retraites Besoin d'informations sur la réforme des retraites ? La CGT a crée un nouveau site dédié à la réforme des retraites qui regroupe l'ensemble de nos contenus consacrés à l'analyse de la réforme et  à nos propositions pour financer la retraite à 60 ans. Accéder au site retraite ,
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